Afrique: Faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO?
Le président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara a annoncé le 21 décembre 2019, en présence de son homologue français Emmanuel Macron, que les pays de l’UEMOA adopteront une nouvelle monnaie, l’ECO, en remplacement du franc CFA.
Sur ce sujet, l’avenir monétaire de l’Afrique de l’ouest était ainsi en discussion. Plusieurs sous points ont été débattus par les imminents chercheurs africains.
Mais le contexte actuel de la plupart des pays d’Afrique francophone, suscite la question suivante: « la Transition du FCFA vers l’ECO » est elle d’actualité?
En conférence tenu ce 4 septembre à Ouagadougou, le Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) a posé le débat sur la souveraineté monétaire et l’indépendance politique des pays de la CEDEAO autour du thème central « souveraineté politique et monétaire dans l’espace CEDEAO : faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO? »
Au cours de cette rencontre , plusieurs interrogations ont été posées: En quoi l’Eco sera-t-elle différente du FCFA pour garantir la souveraineté monétaire des Etats membres ? », « Quel ancrage faut-il à l’ECO pour être compatible avec les nouveaux partenaires en perspective ? », « Quelle articulation entre politique budgétaire et politique monétaire ? », « A défaut de poursuivre le processus d’intégration vers l’Eco, quelles pourraient être les alternatives pour les pays en crise (Mali, Burkina, Niger et Guinée) dans la conquête de leur souveraineté politique et monétaire ? ».
Pour le Directeur exécutif du CAPES, les sanctions économiques de la CEDEAO à l’endroit du Burkina Faso, du Mali et du Niger et de Guinée est l’opportunité idéale pour réfléchir sur cette transition.« Tout cela vient justifier la nécessité d’une réflexion prospective sur la pertinence de continuer le processus vers l’ECO dans le cadre de la CEDEAO», a-t-il fait savoir.
Pour lui ces sanctions passent nécessairement par le canal économique et donc monétaire.
L’Afrique résolument engagé dans la restauration de son intégrité, doit affirmer sa souveraineté monétaire.
Cette nouvelle monnaie a été clairement pensée dans le but de permettre aux différents états de continuer les échanges avec les partenaires occidentaux. Faut-il encore aller vers une monnaie qui donne des signaux d’être toujours le CFA?
Fatimatou TRAORE