RDC : Quand la transparence lors de la renégociation des contrats miniers paie

RDC

L’accord de 7 milliards de dollars signé entre la Chine et la République Démocratique du Congo (RDC) mi-mars 2024 met en lumière l’importance cruciale de la transparence et de la divulgation des contrats miniers. Cette initiative a été saluée par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), qui souligne que ces éléments ont permis d’augmenter de 4 milliards de dollars les revenus attendus de ce partenariat axé sur l’exploitation du cuivre et du cobalt.

Initialement conclu en 2008, l’accord prévoyait 3 milliards de dollars d’investissement dans des infrastructures en RDC. Cependant, sa divulgation a suscité une série de critiques de la part de la société civile congolaise, en particulier du comité local de l’ITIE en RDC. En décembre 2021, une étude de ce comité a dénoncé un « préjudice sans précédent dans l’histoire de la RDC », mettant en lumière le déséquilibre dans les termes du contrat entre la partie congolaise et la partie chinoise.

L’étude a révélé que les infrastructures essentielles telles que les routes et les hôpitaux prévues dans l’accord initial n’avaient pas été réalisées. De plus, les réserves de cuivre sur lesquelles l’investissement avait été basé ont été sous-évaluées. Ces constats ont été corroborés par un rapport de l’Inspection Générale des Finances quelques mois plus tard, soulignant que la RDC n’avait reçu que 822 millions de dollars depuis la mise en œuvre de l’accord, alors que les entreprises chinoises avaient réalisé près de 10 milliards de dollars de bénéfices.

Face à cette situation, les critiques et le débat public ont poussé les autorités congolaises à demander la renégociation de cet accord. Sans la divulgation initiale de ce contrat et les critiques qui ont suivi, il est peu probable que l’État congolais aurait signé ce nouvel accord avec la Chine, qui a permis d’obtenir 4 milliards de dollars supplémentaires. Ces fonds seront principalement alloués à la construction de près de 5 000 kilomètres de routes essentielles pour le développement et la connectivité du pays.

Ainsi, cette histoire illustre le pouvoir de la transparence dans les contrats miniers. La divulgation des termes injustes a conduit à une remise en question du contrat initial et finalement à une meilleure entente pour la RDC. Cela souligne également l’importance d’une gouvernance transparente et équitable dans le secteur des ressources naturelles, pour garantir que les pays africains bénéficient réellement des richesses de leur sol.

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