RDC : Quand Kinshasa rompt toute coopération avec Kigali
Kinshasa a officiellement mis fin à toute forme de coopération avec Kigali, marquant un tournant décisif dans les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette annonce intervient plus de deux ans après l’expulsion de l’ambassadeur rwandais par les autorités congolaises, en pleine crise diplomatique liée à l’appui présumé de Kigali aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Les tensions entre les deux pays, historiquement marquées par des différends frontaliers et sécuritaires, se sont considérablement aggravées depuis 2022. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement les rebelles du M23, qui sont à l’origine d’une série d’attaques meurtrières dans l’est de la RDC, une région déjà déstabilisée par des décennies de conflits armés. Ces accusations, bien que démenties par le Rwanda, ont creusé davantage le fossé entre les deux voisins.
Pour le gouvernement congolais, la rupture de toute collaboration est une réponse à l’inaction présumée du Rwanda face à ses engagements régionaux en matière de paix et de sécurité. Kinshasa considère que le soutien logistique et militaire présumé au M23 constitue une menace grave pour sa souveraineté et la stabilité régionale.
De son côté, Kigali a rejeté les accusations, les qualifiant d’infondées et dénonçant un problème purement interne à la RDC. Le gouvernement rwandais affirme que les tensions dans l’est congolais découlent principalement de problèmes de gouvernance et d’inclusivité politique au sein de la RDC. Kigali plaide en faveur d’une démarche inclusive entre Congolais pour résoudre ces crises, une position qui ne semble pas apaiser les autorités congolaises.